A cette même époque, la conquête de l’espace amène le regard vers le ciel, sur les constellations zodiacales : bélier, taureau, gémeaux, cancer, lion, scorpion, sagittaire, capricorne, poissons deviennent les tendances décoratives des années 60-70.
Enfin, un dernier plongeon dans l’océan où la biodiversité abonde : crustacés, poissons, hippocampes …, autant d’espèces représentées dans les pièces de Pol Chambost, des Argonautes, de Georges Gouzy, etc. Mais la plus irrésistible et attirante des créatures marines est probablement la sirène. Cet être hybride, à tête humaine (symbole de l’esprit) et au corps d’animal, rappelle à l’homme qu’il doit combattre son animalité pour s’élever spirituellement et trouver la voie du salut.
Au-delà de sa modernité esthétique et joyeuse, l’art animalier des Trente Glorieuses traduit le besoin de liberté de la société d’après-guerre en pleine reconstruction. En contrepied de l’industrialisation et du progrès qui ignorent la faune qui l’entoure, l’animal a été réintroduit dans l’habitat urbain au travers des objets du quotidien (art de la table, miroir, lampe, sculpture, …). Mais ce bestiaire décoratif est-il le reflet d’un réel désir du retour à la terre, à la nature, annonciateur du mouvement de Mai 68 ?
Aujourd’hui, saurait-t-il nous alerter et nous sensibiliser sur la fragilité du vivant et la nécessité de sauvegarder le monde animal ?