Céramiste au tempérament de peintre, Edmond Lachenal
puise d'abord son inspiration dans les arts hindous et persans pour produire des faïences dans le gout d'Iznik.
Durant le XVIe siècle, la poterie Iznik connut un grand succès grâce à l'impulsion du Sultan qui souhaitait embellir la nouvelle capitale Byzance (Istanbul). Cette céramique de qualité s'exporte vers l'occident. Les décors sont d'abord à dominante végétale, puis ils laissent place à des représentations animalières et à des bateaux conquérants. Les couleurs évoluent aussi : le bleu de cobalt est utilisé de 1480 à 1520, avant de passer au bleu turquoise. C'est en 1530, qu'apparaissent les gammes des verts, du sauge à l'olive.
En 1585, le Sultan décrète que toutes les productions d'Iznik seront réservées pour le Palais, ce qui entrainera le déclin de l'art ottoman, tombant dans l'oubli des esprits occidentaux.
En 1878, l'Exposition Universelle de Paris dévoile les trésors céramiques Iznik de cette période oubliée.
La redécouverte des décors va inspirer les céramistes tels que Théodore Deck, Edmond Lachenal, Léon Parvillé
(1830-1885) ou encore Milkos Zolnay
(1857-1922) en Hongrie et William de Morgan
(1839-1917) en Angleterre.
Son autre fils Jacques Lachenal,
qui a appris la technique du modelage et du tournage, prend en charge l'atelier (direction, production & promotion) qu'il oriente vers l'Art de la Table.
Vers 1918 durant la guerre, le sous-lieutenant Jacques Lachenal crée un atelier de céramiques pour ses camarades blessés ou mutilés. D'après les archives nationales, si l'entreprise est familiale, Jacques en assure la direction. Ses relations avec des membres de l'Etat encourage la formation les hommes blessés à la céramique. L'année suivante, Jacques Lachenal organise la première exposition de céramiques exécutées par des blessés de guerre. Parmi les blessés, citons André Masson
et Etienne Noel.
''Sous le vocable «Les Blessés de l’Atelier Lachenal
», cet atelier a fonctionné tout de suite puisque les achats de l’Etat commencent en 1920. Les initiales de Jacques et bien d’autres céramistes, -dont certains n’ont pas été identifiés, faute d’archives-, sont parfois associées. L’émotion suscitée par ces blessés permit l’organisation du « Salon des Ateliers des Blessés
» qui perdura, semble-t-il, jusqu’à la Seconde Guerre.'' dixit vente Drouot Richelieu du 18 décembre 2015.