esmiol
Emmanuelle Esmiol (1974-)
Sculpteur céramiste, mouleur à Vallauris
- Moulage d'art
- Moulage sculpture plâtre, tirages séries céramique
- Moule silicone, tirage bronze
Le monde au bout des doigts.
Empreinte d’une enfant de la cité aux cent potiers.
Connu pour sa terre argileuse depuis l’antiquité, des traditions ancestrales de la poterie culinaire à la céramique d’art des Massiers, Vallauris
est devenu l’épicentre de la céramique moderne avec l’arrivée de Picasso
en 1948.
Originaire de ce village artistique, c’est tout naturellement qu’Emmanuelle Esmiol
est attirée par les arts et le travail des mains. A l’école des beaux-arts de Cannes (EBAC), elle étudie la peinture, le dessin et la gravure sous le professorat de Berthe Hollander
ainsi que le modelage et le colombin à l’atelier Phidias.
Après une année d’histoire de l’art et d’archéologie à la Sorbonne à Paris, elle revient en 1994 dans la cité méditerranéenne et débute comme sculpteur à la fonderie d’art Jean Guyot. Elle y reste jusqu’en 2002, se spécialisant dans le moulage en silicone, qui reste l'outil numéro un pour réaliser un futur bronze. Elle travaille avec les éditeurs de
Antonio Clavé et
Max Papart.
En parallèle, en 1999, pour la ligne de haute décoration en bronze d'une galerie parisienne, elle aide à la réalisation de prototypes en cire directe, qui seront ensuite moulés pour être multipliés.
De 2010 à 2013, Emmanuelle ouvre à Vallauris sa propre galerie d’art EGEE, spécialisée en peinture, céramique et bronze. Elle découvre ce village de potiers devenu artisans d'art et met à l'honneur différents céramistes, citons en autre Roger Collet, Thierry Pelletier, Francis Crociani, Albert Thiry, Paolo Boni, Catherine Ferrari, Christian Sinicropi, Moya, Martine Polisset… En 2018, elle rend hommage au travail de
Thierry Finidori
en présentant une exposition rétrospective à Vallauris.
En parallèle de sa galerie, elle travaille dans son atelier vallaurien et explore d’autres média : en 2010, curieuse et avide de nouvelles matières, Emmanuelle se forme la pâte de verre chez Catherine Montouchet. En 2012, chez VIA, elle passe un diplôme de moulage chez le plasticien suisse François Ruegg.
En 2021, au CNIFOP (Centre de Formation céramique à Saint Amand en Puisaye), elle poursuit une formation spécialisée ‘Moulage et moule de presse d’estampage’ auprès Alistair Danhieux.
Généreuse et sensible à la transmission du savoir-faire du métier de mouleur, Emmanuelle Esmiol enseigne depuis 2012 à l’Ecole des Beaux-Arts Céramique de Vallauris, et de 2017 à 2021.
Dans son grand atelier, elle organise des cours particuliers pour les céramistes, les sculpteurs et les designers, et des stages sur les différentes techniques de moulage pour le coulage et l'estampage.
Impliquée dans la défense et la promotion de l'art, elle est aussi un membre actif de l'AVEC (Association Vallaurienne d'Expansion Céramique).
Du moulage aux éditions d’art
Fondeur d’art depuis 30 ans, spécialisée dans le moulage, rien n’échappe à Emmanuelle Esmiol.
Son savoir-faire est mis au service des artistes pour mouler leurs œuvres en vue de série en coulage et estampage, et ainsi réaliser des reproductions de sculptures dans le respect rigoureux de l’œuvre originale, en taille identique voire avec agrandissement ou réduction selon la demande. Les pièces sont éditées en plâtre, en résine bronze ou verre. Elle propose des pièces uniques sur commande, moules et éditions en céramique.
Depuis 2011, elle collabore avec le sculpteur Sacha Sosno
(Alexandre Joseph Sosnowsky) pour une édition de moulage plâtre et tirages en céramique et une mise au point de sculptures en fonte de verre.
En 2017, c’est avec Stéphane Cipre, qu’elle réalise des moulages des sculptures de son œuvre préférée ‘Art-Sanglé’, pièce qui a fait connaitre le célèbre sculpteur niçois. « Ces lettres métalliques super polies et brillantes sont attachées ensemble par une corde ou une ceinture de tissu naturel, matériau donnant l’impression que le métal est pressé. » Emmanuel crée une variété de couleur et de style, toutes les pièces sont numérotées et signées. Le vernis brillant fait écho à la haute brillance de l’aluminium poli. Les œuvres plus petites et plus abordables financièrement démocratisent ainsi l’art.
En 2019, c’est avec David David
qu’elle met au point des éditions d’art en céramique.
Œuvres personnelles - Empreinte de corps & Mains et Merveilles
L’œuvre personnelle d’Emmanuelle Esmiol déborde d'une énergie tactile.
Le thème du vivant au féminin et plus particulièrement le corps féminin nourrit son travail.
« Le corps de la femme m’inspire profondément par sa beauté. Non dans sa totalité mais dans ses différentes parties et dans le mouvement qu’elles induisent. »
« J’aime traduire à travers la fragilité du médium céramique, cette complicité avec mes modèles. Cela me permet de travailler sur les émotions et les sensibilités qui émanent de ces corps mais aussi sur leur façon d’être. »
Le corps féminin, sujet éternel et inépuisable est découpé à fleur de peau par l’artiste. Les fragments corporels sont coulés directement sur l’humain : buste, torse, bras, jambe, main reflètent les empreintes du vivant et de son vécu.
Tatouée de joies et de peines, la peau garde en mémoire les traces des accidents de la vie qu' Emmanuelle met en scène avec son propre vocabulaire graphique et émaillé.
Dans ses mains, l’épiderme de terre révèlent aux yeux les secrets de l’âme et du cœur. Parfois, l’artiste panse les plaies d’or, d’argent ou de cobalt et habille ce corps si dénudé de végétaux.
Un corps au féminin qu’il faut protéger telle une Merveille en danger, comme cette Vénus éternelle, sans tête ni bras, couvée dans un conque géant.
« Botticceli m’a toujours fasciné avec son trait sorti de moyen-âge, ses contours dessinés presque japonisants. La peinture religieuse fit partie de mon enfance, partout, tableaux d’église, anges en bois sculpté, je me souviens qu’en analysant les portraits, les peintres représentaient souvent les visages féminins de grandes personnalités, princesses ou ceux des femmes qu’ils adoraient. »
La pièce revisitée de la naissance de Vénus, ‘petite perle nacrée’, est une composition théâtrale dans le lieu énigmatique des fonds marins où se mettent à table et en grande pompes, coquillages et crustacés.
L'œuvre plonge l'imaginaire dans le parfum mythologique de l'Atlantide, dans les confins des mondes engloutis, et peut-être pour certains, dans la chute aberrante de la fresque marine de Jean Marais, qui ornait la façade du restaurant Nounou.
Comme un clin d'oeil à la cité de Vallauris, à ses pêcheurs et ses potiers disparus, le thème du bestiaire marin est omniprésent dans le travail de l'artiste. Autour des arts de la table, ses pièces font référence à la nourriture comme le bol à soupe de « favouilles » ou le bol «Bouillabaisse ».
Une œuvre sensible, intemporelle et poétique à découvrir !
Les pièces personnelles d'Emmanuelle Esmiol sont visibles à la galerie Gabel à Biot et sur rendez-vous à son atelier. Pour les moulages sculpture plâtre et silicone, prendre contact avec l'artiste.
Contact :
Emmanuelle Esmiol
9 rue Hoche 06200 Vallauris
emmanuelle.esmiol@gmail.com
Je remercie Madame Emmanuelle Esmiol pour son accueil sympathique et le partage des photographies.
© Texte Christine Lavenu publié 29/05/2024, maj 03/07/2024
© Photographies Emmanuelle Esmiol, Christine Lavenu
Sources, pour voir et en savoir plus :
Visite de l’atelier et entretien avec Emmanuelle Esmiol le 08 mai 2024