Né à Nice en 1929, Francis Crociani
est le fils du peintre Emile Crociani (1902-1980), florentin, émigré avec sa femme bolonaise en France en 1924.
Après avoir débuté comme minier en Meuse, Emile
s’installe à Nice et travaille dans une usine à gaz pendant plus de 32 ans.
Ce n’est qu’à partir de 1950, qu’il a commencé à peindre sous les conseils de son fils Francis, qui plus tard, fera de lui un artiste connu et reconnu.
L'atelier artisanal Lou Pignate
Durant la seconde guerre mondiale, en 1943, pour protéger son fils, Emile Crociani envoie le jeune Francis en Haute-Savoie (Annemasse) rejoindre une cinquantaine d’enfants niçois sous la tutelle de l’abbé Maurice Lefebvre.
L’adolescent rencontre la famille Rey-Millet, famille de collectionneur d’art et proche des grands artistes contemporains de l’époque. La peinture impressionne Francis, qui décide après-guerre de suivre les cours de dessin et de céramique de l’Ecole des Arts Décoratifs de Nice (1945-1949), sous le professorat de Marcelle Neveu
(elle-même formée par Richard Guino).
De 1949 à 1959, Francis est décorateur à l’atelier Cérenne
dirigé par Charles Neveux. Le jeune homme y rencontre sa future épouse Yvonne Maurel.
En 1960 ( ou 1959 selon les sources), le couple décide de voler de leurs propres ailes et crée à Vallauris leur propre atelier ‘Lou Pignate’, (le potier en provençal), qui reste actif jusqu’à la retraite de Francis, en 1989. L’atelier accueillera de nombreux élèves stagiaires en céramique commeJules Ferry.
Passionné, le retraité continuera à mettre les mains dans la terre jusqu’à la fin de sa vie, tout comme ses amis vallauriens Albert Thiry
et Roger Collet.
Le décor figuratif au cœur de la céramique et de la peinture
Dans la peinture figurative de Francis Crociani, la nature morte est omniprésente : bouquet de fleurs et coupe de fruits accompagnent souvent la nourriture méditerranéenne (poissons, sardines, oursins, …). Autre sujet peint, les Marines, qui rappellent l’attachement de l’homme à Vallauris, sa cité ensoleillée de potiers et de pêcheurs.
Pour la céramique, il privilégie une production utilitaire artisanale : les services de la table, vase, plaque murale, sont décorés de scènes de vie, de végétaux et d’animaux. Le graphisme est incisé ou en relief.
Francis Crociani réalise aussi des pièces personnelles, citons à partir de 1970 des genres de stèles ovoïdes sur pied métal, gravées d’un bestiaire primitif, qui par les tonalités ocres et noires évoquent l’art rupestre. Cette série lui vaudra le surnom de ‘potier du fond des âges’.
Dans les années 90, l’homme se lance dans la sculpture figurative, proche de l’art naïf qui pourrait faire écho à la peinture de son père Emile : son univers toujours en couleur est peuplé de bergères, de mères affectueuses veillant sur des enfants jouant avec des colombes.
Des sculptures joyeuses, tendres et sécurisantes !
Plat Vase aux anémomes, Francis Crociani, coll.privée
Le travail de Francis Crociani
est primé (médaille de bronze) à l’exposition dans le cloitre de Cimiez, Nice.
Ses pièces uniques sont présentées à la galerie Soder
(1964, Stockholm), au concours national de céramique d’art (1966), à la Biennale de la céramique de Vallauris (1970-72-74-76-78-80-82), au Castel des Arts de Vallauris (1990, exposition organisée par le groupe Quartz)
où il reçoit le prix d’honneur.
Le fils de Francis Crociani, Gérard Crociani
est lui aussi céramiste.
Gérard Crociani, la céramique de père en fils
Né en 1962 à Nice, Gérard Crociani
suit un apprentissage en plomberie et ferronnerie : « A 18 ans, je suis devenu l'apprenti de Francis Milici
qui lui-même avait été l'apprenti de mon père. Je me suis pris de passion pour cette joie de vivre qui régnait dans les ateliers à l'époque. »
Et c’est tout naturellement, que Gérard ouvre en 1994 son propre atelier de céramique à Vallauris (chemin Lintier), sous le regard bienveillant de son père.
Dans les années 2000, il collabore avec des designers, citons Patrick Join
(collaborateur de Philippe Starck) avec qui il crée une série de tajines pour Alain Ducasse, ou encore Shoichi Hasegawa
et Lucien Tessarolo. Il crée aussi des éditions pour Théo Tobiasse
à la demande de sa fille Catherine).
En 2015, père et fils réalisent même un travail à quatre mains.
En 2018, Gérard Crociani déménage son atelier au 50 avenue Clémenceau, dans les anciens locaux qui jadis présentaient les créations de Roger Capron.
En décembre 2023, Francis Crociani s’en est allé. L’aventure céramique des Crociani se poursuit avec les descendants.
Conformément à l’article L122-5 du Code de propriété intellectuelle, la personne qui reproduit, copie ou publie le contenu protégé doit citer l’auteur et sa source.
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