Fin 1930, elle est victime d’un grave accident qui lui brise les deux jambes. Refusant l’amputation, c’est avec l’argent des indemnités qu’elle achète un grand four cours d’Orbitelle à Aix.
Sa production utilitaire (pichet, vase, assietton, saladier d’oursin, grand plat …) et artistique de faïences et de terre cuite est colorée et gaie, décorée d’un bestiaire de chats, de salamandres et de fleurs.
Sous le régime de Vichy, l’ancienne Manufacture Royale de faïence de Montpellier est réhabilitée en 1942 en école de Formation Artistique de Fontcarrade
pour enseigner l'apprentissage de l'art de la céramique.
Emilie Decanis est nommé à la direction de cette école pour créer un pôle d'excellence de la céramique française. Au delà de la formation, elle transmet sa passion pour ce beau métier et insiste le rôle de l'artisan pour renouveler et dynamiser la poterie utilitaire. Tous ses étudiants ont le respect de son attachement aux traditions populaires. Parmi ses élèves, citons Alice Colonieu,
André-Aleth Masson,
Isabelle Ferlay, Robert Auguste, Gyn Gausserand, René Maurel , Gilbert Valentin ou encore
Mithé Espelt. Cette école d'exception ferme ses portes à la Libération, plus précisément elle est transformée en un centre de formation professionnelle accélérée, et ferme définitivement en 1950.
Retirée à Aix-en Provence, Emilie continuera d'enseigner à l'Ecole des Beaux Arts de Marseille et de transmettre son art à une génération de céramistes comme
Jean Amodo
(1922-1995) (son petit voisin),
René Ben Lisa
(1926-1995),
les frères Frédéric
(1923 )
et Philippe Sourdive
(1912-1978), les
Buffile,
Carloz Fernandez
(1905-1969) Jean Rivier
(1915-2017), le dernier quittant la région pour Vallauris.
Le groupe d'artistes formés autour de son enseignement est nommé
'l'école d'Aix'. Arrivé à Aix en 1954, Georges Jouve fréquente alors ce groupe. Cette même année 1954, une grande exposition autour des céramistes Aixois à Gand (Belgique) présente une centaine de ses pièces.