Richard Guino (1890 - 1973)
Sculpteur, décorateur, céramiste, dessinateur et peintre d'origine espagnol.
Né en 1890 en Espagne (Gérone), Ricard Guinó i Boix, dit Richard Guino étudie la sculpture à l’École des Arts de Gérone, puis à l’École Supérieure des Beaux-arts de Barcelone. Lors de ses expositions collectives à Gérone et Barcelone, il est remarqué en 1910 par Aristide Maillol
(1861-1944), qui lui propose de travailler ensemble à Paris.
Installé à Montparnasse dès 1910, le jeune artiste assiste le peintre dans la création du "Cycle des Saisons". Ses sculptures et ses dessins et sont un hommage à la femme, dont la féminité est accentuée par la nudité et la draperie : Vénus à la pomme, Grande Baigneuse, Égyptienne ... Une suite d'encres représente la danse d'Isadora Duncan (1877-1927) incarnant des figurines grecques.
Richard Guino expose dans différentes galeries, à la Société des Artistes Décorateurs (SAD) et à la Société Nationale des Beaux-arts. Son succès grandissant, le marchand d'art Ambroise Vollard
(1866-1939) achète non seulement ses œuvres, mais lui propose de l'engager en tant que sculpteur pour Auguste Renoir
(1841-1919). Ce peintre âgé est handicapé par des rhumatismes déformants et ne peut lui même s'exercer à la sculpture. De 1913 à 1918, la collaboration artistique Guino-Renoir donne naissance à de nombreuses pièces jugées de sculpture moderne.
Par la suite, il signe un contrat avec la galerie
Hébrard, qui lui organise des expositions personnelles en 1919, 1922 et 1922. En parallèle de la sculpture, l'artiste s’intéresse à la céramique et collabore de 1922 à 1932 avec la
Manufacture de Sèvres qui éditera ses modèles en grès et en biscuit.
Richard Guino réalisera aussi des céramiques émaillées et des éléments de mobiliers.
Toute sa vie, il participera à de nombreuses expositions en France et à l'étranger.
A la mort du peintre en 1919, les sculptures seront éditées et vendues sous son seul nom par Vollard, à sa suite par d'autres éditeurs (Renou, Poyet). "L'attribution de ces œuvres de collaboration fut révisée soixante ans après leur création, à l’issue d’un long procès initié en 1965 par Michel Guino, fils de Richard et sculpteur lui-même, qui a œuvré à la divulgation de l'œuvre de son père."
Des sculptures Renoir-Guino sont présentes dans divers musées : musée d’Orsay, Petit Palais, Domaine des Collettes (Cagnes sur Mer),Tate Gallery (Londres), MoMA (New-York), musée d'Histoire (Gérone), ...
Texte © Christine Lavenu (publié le 15/05/2019)
Sources :
La revue de la céramique et du verre 2021, numéro 239