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Jacky Coville (1936-)


Céramiste Sculpteur à Biot
Né en 1936, à Sèvres, sur les conseils de ses parents, Jacky Coville entreprend des études d’ingénieur bien qu’il soit attiré par la peinture. Durant neuf années, il travaille dans une usine d’aviation. 

Pour partager sa passion pour l’art pictural, il organise des expositions au sein des sept usines du groupe Sud Aviation. 

En parallèle chez lui, il installe dans son jardin à Aulnay-sous-Bois, un four de potier acheté en 1964 et commence en autodidacte à s’essayer à la céramique. 
En bon scientifique, il étudie la chimie des émaux, mais le succès n’est pas au rendez-vous, il lui faut persévérer pour maitriser l’alchimie des matières et les caprices de la cuisson.

Un virage du ciel à la terre
Curieux, passionné par l’art céramique de Fernand Léger, Jacky Coville décide de tourner le dos à l’industrie aéronautique et de s’aventurer dans l’artisanat, sur le chemin de la terre. 
Cette rupture témoigne de l’indépendance de l’homme, de sa liberté individuelle de penser, et surtout de son désir de travailler avec ses mains.
En 1971, attiré par la mouvance des artistes de l’Ecole de Nice et du soleil méditerranéen, il installe un atelier à Coaraze, où ses travaux sur l’émail portent leur fruit.  

En 1975, il rachète la maison-atelier de Roland Brice, ce qui lui permet d’utiliser le four hors-norme qui avait servi pour la cuisson des pièces grands formats de Fernand Léger. C’est un nouveau départ pour Jacky, qui, à son ‘tour’, peut se consacrer à la céramique monumentale (montée au colombin). 
jacky coville

 Une œuvre identitaire 
Influencé par le cubisme de Georges Braque et Picasso, le surréalisme de Juan Miro et les couleurs vives des céramiques de Fernand Léger, l’homme trouve son propre style donnant ainsi à son œuvre une identité visuelle et une paternité reconnaissable de tous. 

Jacky Coville aime la provocation que son œuvre suscite tant par les couleurs vives que les dimensions démesurées de ses étranges créatures, comme le serpent de mer long de 4 mètres. 

Selon sa propre mythologie, il imagine un univers fantastique orné de végétaux luxuriants . Un lieu peuplé d’anges veillant sur un bestiaire fabuleux, fleurtant avec des êtres mi-animal mi-homme.
jacky coville
Teinté d’humour, avec une poésie toute en couleur parfois décapante ou érotique, le jardin d’Eden de Jacky s’affranchit de lois génétiques et de codes éthiques. Il offre la liberté à chacun de retrouver l’innocence de son enfance, qui par la pensée magique faisait parler les fleurs et danser les animaux.
jacky coville
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Jacky Coville
Par la composition cubique et Pop et la combinaison hydride des créatures, l’artiste multiplie ses points de vue sur le monde. Son regard existentiel relativise avec dérision la place de l’homme dans la société voire dans la nature.  
Pour Jacky Coville, « Ce qui est important pour un artiste, c’est que l’on puisse identifier, dès le premier regard, son travail dans n’importe quel pays au monde, où il se trouve »

Un pari osé et réussi comme en témoigne les nombreuses expositions !  

Une oeuvre primée et exposée 
Le travail de Jacky Coville est récompensé de la médaille d’or (Faenza en 1974, Vallauris en 1984)

Depuis 1971, l’artiste expose dans les galeries et dans les centres d’art en France et à l’étranger (Italie, Japon, Tchécoslovaquie, Espagne, Chine, Allemagne ...). Depuis 1981, il est un artiste permanent à la galerie Capazza.

Son œuvre est entrée dans la collection de la Frac et de musées, citons entre autre le musée des Art Décoratifs de Paris, le musée international d'Art naïf Anatole-Jakovsky, le musée international de la Céramique de Faenza …, et citons entre autre la sculpture aux citrouilles, qui orne la cour d’honneur du Musée National de Céramique à Sèvres. 
jacky coville

Projet en cours, Musée 'Jacky Coville' à Biot : Recherche de Mécénat 
Ayant pour objectif de convertir la maison-atelier de l’artiste en un musée vivant à Biot, et ainsi de rendre hommage à l’artiste et à son œuvre, l’association ‘Les Amis de Jacky Coville recherche des mécénats et des contributeurs.
Le lien ci-dessous permet d’en savoir plus et de participer à cette belle aventure, qui permet de défendre et de promouvoir le patrimoine culturel et artistique des céramistes sculpteurs en France.
Voir plus de pièces

Je remercie L'association 'Les amis de Jacky Coville' pour la relecture et les galeries Gabel et Les Arcades pour le partage des photographies. 

Texte © Christine Lavenu 05/09/2024

Sources, pour voir et en savoir plus : 
Entretien avec Mimi Brothier Galerie les Arcades Biot, le 7 mai 2024
Potiers de grès, sceaux et signatures de 1941 à 1985, Denis Goudenhooft, Edition Complément d'objets, 2010
Jean-Claude Martin, Marques et signatures de la céramique d’art de la Côte d’Azur, Sudarènes, 2009
Marie-Ange Lesmènes, Biot et les métiers d’art 1950-2000, association Arezzo, 2016

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