toulhoat


Pierre Toul’hoat (1923-2014)


Céramiste-sculpteur, vitrailliste, joailler, orfèvre, décorateur de textile, Quimper.

Artiste majeur du renouveau de l’art breton. 

Né en 1923 à Kerfeunteun, petite commune au nord Quimper, Pierre Toul’hoat envisage de faire des études artistiques, mais son projet est interrompu avec la seconde guerre mondiale. 

Durant cette période, le jeune homme travaille comme dessinateur aux Ponts-et-Chaussées jusqu’en aout 1944. En résistant, il participe à la libération de Quimper et de la presqu’ile de Crozon

Selon les sources, après son service militaire et un bref passage dans le journalisme, dès 1946, il travaille pour l’atelier Le Bihan-Saluden à Quimper, dessinant de nombreux vitraux pour les églises de Bretagne, puis chez les verriers parisiens Jacques Le Chevalier et Paul Bony. 
Un ami lui fait découvrir la faïencerie chez Kéraluc, ce médium plait à Pierre, qui décide d'entreprendre des études artistiques.

La céramique pour Keraluc
De 1947 à 1951, Pierre Toul'hoat étudie à l’École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs de Paris et se spécialise en céramique et modelage (sculpture). Dès 1947, il collabore avec la faïencerie Kéraluc. De retour à Quimper, en 1951, il enseigne momentanément le modelage à l'école des ateliers de céramiques des Arts Appliqués de Cornouaille.
Pierre épouse Yvonne Lucas ( la fille de Victor Lucas, fondateur de Kéraluc), ce qui renforce ses liens avec cet atelier dans lequel il libère les formes et modernise les décors des vases et des services de table, avant d'aborder la céramique architecturale décorative. 
Il reçoit une commande d’une dizaine de figurines pour décorer une plaque de la Cornouille, puis une nouvelle commande de bas-reliefs pour l’Hôtel de l’épée de Quimper. 

En 1952, ce sont des bas-reliefs pour la gare de Quimper (dont 6 sont visibles au musée départemental breton, montrant les traditions de la basse bretagne : un mariage quimpérois, une scène de lutte bretonne, la pêche en mer, la plage). En 1955, Pierre Toul'hoat réalise un chemin de croix pour la chapelle de l'hopital maritime de Brest.

Suite à une commande publique financée dans le cadre du 1% artistique, en 1962, Pierre réalise aussi le bas-relief monumental « Armor » de 8 mètres de long sur 2,4 mètres de haut, du Lycée Brizeux de Quimper, qu’il co-signe Toulhaot Keraluc. Dans le même genre, en 1971 une grande pièce nommée « Argoat » décore l’hôtel de Courcy à Rennes.
Grand maître de l’art breton, Pierre Toul’hoat traite avec humour les thématiques liées au patrimoine local, passant des religieuses aux marins pécheurs, aux mythes et  légendes du pays, citons par exemple ‘Le roi Gradion et saint Guénolé rejetant Dahut dans les flots’, ‘la cueillette du gui sacré’, ‘légende de la ville d’Ys’...

Pierre Toul'hoat

L’orfèvrerie, des bijoux passeurs d’histoires.
Dès 1948, Pierre Toul’hoat crée des bijoux pour Kelt

En 1956 (selon les sources 1953), il fonde sa propre marque d’orfèvrerie, signée ‘Toulhoat’. Ses pièces stylisées en argent font également référence à la culture bretonne : des bagues, des boucles d’oreilles, des boutons, des broches, des hermines, des triskells, des croix celtiques …, des crosses d’évêques et même des jeux d'échecs en vermeil et argent, qui s’exportent jusqu'aux Etats-Unis, et des crosses d’évêque. 

L’artiste crée aussi des médailles pour la Monnaie de Paris.
Pierre Toul'hoat

Décorateur de textiles 
Pierre Toul’hoat collabore aussi avec la Maison Le Minor pour dessiner des modèles pour le textile (tissus imprimés, tentures murales ..).  Citons des foulards (une douzaine), du linge de table et des projets de broderie (combats de coqs et des bannières). 

Conçu en 1948, le foulard Penmarc’h sera décliné dans différents coloris. L'artiste dessine aussi une Nativité pour l’abbaye de Landevennec (presqu’il de Crozon). 
Pierre Toul'hoat

Ce passionné d’art bretonne et de techniques artisanales décède à l’âge de 91 ans, en 2014. 
"J'avoue avoir travaillé avec plaisir sans préméditation socio-politique, sans parti pris de modernité ou souci identitaire, et je ne me suis jamais soucié des vents dominants de l'art contemporain."
Ancien conservateur du musée des beaux-arts de Brest, René Le Bihan estime que Pierre Toulhoat “ occupait, pour la seconde moitié du XXe siècle, la place éminente tenue par Mathurin Méheut dans la première”.
Pierre Toul'hoat
Voir plus de pièces

Texte © Christine Lavenu (publié le 11/10/2024)
Conformément à l’article L122-5 du Code de propriété intellectuelle, la personne qui reproduit, copie ou publie le contenu protégé doit citer l’auteur et sa source.
Sources, pour voir et en savoir plus : 
Share by: