Hervé Rousseau va au-delà en libérant son corps pour travailler la terre.
C’est une terre qu’il veut sauvage, ni lavée, ni filtrée. Comme une terre primitive, à l’image des origines de la vie, dans laquelle plongent son poing, son bras, ses pieds.
Comme une lutte de corps à corps, il malaxe avec vigueur la terre brute, la façonne avec force (vidéo ci-contre).
Pour apporter le mouvement qui lui donnera vie, il laisse instinctivement sortir l’énergie de son corps pour la transmettre à la matière.
Chez Rousseau comme chez Lavoisier, ‘Rien ne se crée, rien ne se perd, tout se transforme’. L’alchimie du sauvage de la terre et de la force de l’homme donne naissance à une masse vibrante d’intensité et d’empreintes humaines, qui n’attend plus que la sorcellerie de la cuisson au bois pourque s’expriment les couleurs d’une vie archaïque et tectonique.
Tel un hommage à Dame Nature et aux forces qu’elle régit, dans le jardin de Boisbelle, Hervé Rousseau dresse des vases, des grands pions, des scribes, des torses, des rochers ‘habités’, des menhirs, des stèles, des bornes, … des tribus qui pourraient dialoguer ensemble du mystère de la vie, du feu dans la terre, des traces du vent ou des quatre éléments gouvernant notre monde.
Impossible de ne pas être sensible à son œuvre contemporaine, à cette tension énergétique qu’elle nous transmet et à la simplicité rigoureuse des formes qui résonne comme un langage universel !
Impossible de ne pas avoir un grand respect pour l’humilité et la noblesse du geste de ce druide conversant en silence, dans son jardin, avec sa terre sauvage .
Ses pièces sont dans les collections publiques des musées de France (Musée des Arts Décoratifs, Sèves, Cluny, ...) et les musées étrangers (Allemagne, Angleterre, Chine…).