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David Louveau de la Guigneraye (1971-)


Céramiste français installé en Suède
David Louveau de la Guigneraye

Le bol et l’art de la cérémonie du thé contre toutes épreuves.

L'appel du large
En 1971 à Pointe-à-Pitre (Guadeloupe), David Louveau de la Guigneraye a grandi en Nouvelle-Calédonie. Il garde des îles le goût salé de la liberté, de l’authenticité des tribus et le respect de la nature. 
Après un passage bref chez les pompiers parisiens, il reprend le large pour Nouméa, puis le Japon, qui le conduira en 1994 au Canada (Val David, Québéc) pour rencontrer le maître japonais Kinya Ishikawa, chez qui il fera durant deux années son apprentissage de poterie. Sans jamais lâche prise, à force d’endurance, David travaille à faire des bols et des théières.

En 1995 et 1996, il participe à l’exposition « Les 1001 pots » à Montréal et réalise un travail d’art-thérapie auprès de personnes autistes et handicapées. 

Le retour austral
De 1997 à 2004, nouveau départ en Nouvelle-Calédonie où il rencontre sa femme Corinne. David crée son propre atelier de fabrication de céramiques utilitaires et décoratives en porcelaine et grès et une école de tournage. 

Il donne aussi des cours de céramique à l'école d'art de Nouméa et au centre culturel de Hienghène. Il participe aussi à des diverses conférences au Musée de Nouméa et au centre culturel Tjibaou.

Son travail est reconnu. David expose deux fois par an à Nouméa et à Hienghène, et en 2000, à Sydney (Australie). 
David Louveau de la Guigneraye

Le pays bornois
Lors d’un voyage en France en 2003, David et Corinne découvre la Borne, célèbre village de potiers attirant les artistes de la cuisson au bois du monde entier. Le coup de cœur est immédiat et évident. 
Le couple quitte les terres calédoniennes pour repartir ’à zéro’ dans ce bourg isolé et froid l’hiver, où l’argile et la forêt sont à porter de mains. 
En 2007, le jeune homme construit son four à bois horizontal mono-chambre et continue l’exploration du bol. Plus tard, il expérimente le poêle à gaz (moins polluant) avec les précieux conseils de Jean Girel

Avec passion et persévérance, David continue à approfondir les différentes techniques des ustensiles de la cérémonie du thé et des pots pour les compositions florales. Cette quête de la recherche de la perfection relève de sa propre philosophie et discipline. 

L’aventure suédoise 
En 2017, suite à un voyage en Suède, David décide de quitter la France et de s’installer avec Anna Johansson (tisserande) à Malmö (Suède).

Il travaille avec les matériaux locaux (pierre, sable de granit, cuisson au bois des pins avoisinants, …) pour faire ressortir dans sa céramique, la texture rugueuse et les vibrations minérales rythmées d’ombres et de lumières suédoises. 
David Louveau de la Guigneraye
Parfois tournées, souvent façonnées, ses pièces brutes, sauvages et maitrisées insufflent la liberté du geste mariée à la puissance du feu. Elles reflètent l’esprit de David Louveau de la Guigneraye et son art de vivre en communion avec la nature parfois si rude : 
David Louveau de la Guineraye
« Cela fait 30 ans que je vis à la campagne, parfois sans électricité. J'essaie de me réveiller à 3h30 au moins 6 fois par semaine pour boire du thé, faire du feu, pratiquer la méditation et l'ashtanga yoga.

A 8h00, je prends mon petit-déjeuner et je m'occupe des animaux, des légumes, de la maison, et après tout cela, je commence à travailler sur mes pièces en atelier. »


Retour aux sources : la quête du sens et la beauté instinctive
Après un incendie en 2024, qui a totalement détruit l’atelier de David, l’homme rebondit de nouveau avec détermination et persévérance : 
« J'ai commencé ma journée il y a 30 ans dans la céramique en apprenant à lancer de la porcelaine auprès d'un potier japonais. J'ai exploré depuis, beaucoup de techniques traditionnelles et modernes pour revenir cette année à mes origines. Hakuji en porcelaine blanche, à la manière blanche. Dans le domaine de la dégustation de thé, du café, de la table ou de la décoration. Ce médium dans sa simplicité complexe me fascine comme au premier jour. »
Sa quête du sens et de la beauté instinctive est gravée dans ses œuvres passées en grès et dans les récentes en porcelaine. Des pièces esthétiques hors du temps, imprégnées d’un chant poétique, à la fois mystique et harmonieux, qui transporte chacun dans son propre jardin intime. 

Texte © Christine Lavenu 01/08/2024, photographies © Christine Lavenu 

Sources, pour voir et en savoir plus : 
La revue de la céramique et du verre, n°202 mai-juin 2015
La revue de la céramique et du verre, n°198 septembre octobre 2014
La revue de la céramique et du verre, n°158 janvier février 2008
La revue de la céramique et du verre, n°148 mai juin 2006

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