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Charles Gaudry 1933-1980) 
La Poterie des Moreaux  


Peintre et Céramiste à Saint-Amand en Puisaye
Né en 1933 à Paris, Charles Gaudry étudie l'art graphique aux Beaux-Arts. Il peint et voyage dans différents pays, avant  de s’installer dans le hameau, à Moreaux tout près de Saint-Amand-en-Puisaye, village de sa grand-mère. 

C’est à Saint-Amand-en-Puisaye, connu pour la qualité de son grès et ses poteries, que se forme Charles à la céramique.

L’aventure du grès
Charles est tenté par l’aventure du grès, qui est en vogue dans les années 60. L’élan pour cette matière provient des pays nordiques dont le design scandinave a séduit par son esthétique fonctionnelle couplée à la terre. Cette tendance est un phénomène international à la mode, qui est célébré en France par deux grandes expositions, celle de 1962 ‘Maitres potiers contemporains’ au musée des Arts Décoratifs de Paris, et celle de 1963 ‘Grès contemporain en France’ au musée national de la céramique de Sèvres.

Et le retour au grès est profitable pour les villages de potiers au grès comme Saint-Amand-en-Puisaye, la Borne et Ratilly. C’est probablement l’une de ces raisons qui incite Charles, âgé de 35 ans, a quitté les pinceaux pour travailler la terre.

En 1968, il crée la poterie des Moreaux. Audacieux, le jeune homme modernise les formes du grès traditionnel créant des pièces de vaisselle aux lignes élégantes et fonctionnelles, comme des pièces carrés qui s’emboitent les unes dans les autres. L’émail léger (brun ou gris) laisse apparaitre les grains noirs et les effets de la cuisson bois, et cela donne au service de table toute la noblesse de la terre. 

Le rendez-vous est au succès, et le carnet de commandes se remplit via sa présence au 38e Salon des Ateliers d’Art (SAA, 1969, porte de Versailles). 

Le succès attire de jeunes céramistes, qui viennent se former dans son atelier. Citons en 1968 Jean-Michel Doix, en 1971 la jeune Brigitte Pénicaud juste âgée de 17 ans dont le rêve est de devenir tourneur. Plus tard, elle dira que ‘Charles Gaudry était un bon professeur et un excellent potier.’ 

Citons aussi Michel Dumont qui en 1975 entre à la poterie des Moreaux sur la demande d’aide de Charles Gaudry affaibli par la maladie. 

Un atelier en sursis
En 1978, l’état de santé de Charles l’oblige à mettre en location gérance son atelier : Michel Dumont et Antonio Perreira en deviennent les locataires et utilisent les formes, les émaux et le cachet Gaudry. 

Charles Gaudry vit alors en retrait, en solitaire jusqu’à la fin de sa vie en janvier 1980.
A l’échéance du contrat le 1er avril 1981, la poterie est repris par Isabelle (ou Sylvie selon les sources) Gaudry, fille héritière de Charles. 

Pour maintenir l’activité de poterie, Isabelle suit une formation rapide à l’atelier Salamandre à Paris, elle fait appel à Martine Lévêque (tout juste sortie d’une formation de 8 mois au CNIFOP de Saint-Amand-en-Puisaye) pour faire revivre la poterie dans le respect des formes et des émaux de son père. Les pièces sont signées du même cachet de l’atelier. 

Mais, quelques mois plus tard, Martine quitte le Puisaye pour s’installer dans les Monts du Forrez (Loire) et créer son propre atelier. 

La poterie des Moreaux termine un peu plus tard l’aventure Gaudry, et ferme ses portes. 
Charles Gaudry
charles gaudry

La passion du grès 
Passionné et ferveur défenseur du métier dans sa région, Charles Gaudry a organisé deux expositions, en 1967 ‘Hommage à l’œuvre de Carriès’ et en 1968, l’exposition ‘400 ans de poterie en Puisaye’.

Une rétrospective de son œuvre a été présentée à Saint-Amand-en-Puisaye durant l’été 1982. 
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Texte © Christine Lavenu, publié 01/09/2024

Sources, pour voir et en savoir plus : 
Revue de la céramique et du verre numéros 71, 69, 23, 6, 5, 4, 3

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