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Guy Bareff (1942-)
Sculpteur de la terre et la lumière (France).
Né en 1942 à Macon, fils d’un fondateur de la poterie d’Accolay, enfant, Guy Bareff
esquisse des maisons. Il rêve de devenir architecte ! Mais sous l’influence de son père céramiste, il quitte l’école pour travailler dans l’atelier artisanal. C’est ainsi qu’il se forme au tournage et commence à apprivoiser la terre.
D’un temparement libre et curieux, le jeune homme explore ensuite d’autres univers artistiques comme la musique, la peinture, le théâtre, le yoga, … avant de revenir fin des années 60 à la céramique
Fidèle à son attirance pour l’architecture, Guy Bareff s’intéresse de plus en plus à la forme. Le travail des sculpteurs Constantin Brancusi, Hans Arp
et surtout Alberto Giacometti
lui a apporté un regard moderne sur le mouvement et le volume.
C’est tout naturellement que Guy va choisir la terre comme médium d’expression. Il la façonne, il la sculpte imaginant un mobilier décoratif et utile, composé de sculptures lumineuses, qu’il décrit ‘à la fois brutes et dépouillées, arrondies et presque sensuelles’.
Ce sont des tables et des assises éclairantes, mais citons aussi d’autres objets fonctionnels comme des appliques murales en forme de masque simplifié primitif, des étagères géométriques, des totems etc.
En mai 1968, il expose ses premières pièces architecturales à Marseille. Et le succès est au rendez-vous. L’année suivante, l’architecte Emile Sala
le sollicite pour réaliser le contour en terre cuite d’une cheminée en métal chromé, que le désigner Max Sauze
a dessiné pour la villa avant-gardiste Benkemoun
(Arles).
S’en suivent de nombreuses expositions et des commandes comme celle du Club Méditerranée
pour équiper en luminaires sculpturaux ses villages modernistes, et plus récemment celle de des décorateurs Hélène Breheret
et Benjamin Desprez
pour meubler de l’hôtel de luxe ‘Les Roches Rouges’ à Saint-Raphaël (Var). Depuis 2013, la galerie d’art Breheret & Desprez
présente les œuvres de Guy Bareff.
En 2022, pour l’exposition « Objets à réaction poétique » à la Friche de l’Escalette
(Marseille), l’artiste image des ‘Tours à vents’, qui sont mises en scène avec le mobilier de Jean Prouvé.
Fort de son expérience, le sculpteur aime échanger et transmettre des savoirs avec de jeunes talents, (citons, entre autre, un travail à quatre mains avec la jeune française
Elsa Oudshoorn en 2020).
Hymne à la lumière
L’œuvre de Guy Bareff fait écho aux lieux provinciaux et méditerranéens où a vécu et vit l’artiste. On y ressent la relation étroite entre les quatre éléments naturels que sont l’eau, l’air, la terre et le feu, et la topologie de la nature environnante : se mêlent les rondeurs des collines de la Drôme provençale, les grottes du Val d’Enfer (Baux de Provence), la terre blanche-calcaire des Alpilles, la terre ocre brulée du massif de Roquebrune, la chaleur des calanques, les vents azuriens caressant les vagues ondulantes et même les spirales du squelette des coquillages, qui fascinent l'homme …
Ici, tout est vivant, rien n’est figé. Tout est en continuellement mouvement. Une énergie navigue entre les états qu'ils soient solide, liquide ou gazeux. Une puissance organique, minérale, aqueuse, aérienne ... se révèelent .....).
Refusant tout compromis de mélange de couleurs et d’émail, le sculpteur privilégie le monochrome (blanc, ocre et noir). Il choisit la terre chamottée, matériel brut qui contraste avec les courbes sensuelles et les formes rondes de ses pièces. La lumière qui s’invite dans le mobilier éclairant, semble danser par enchantement sur des notes de clairs et d’obscurs. Elle confère à l’habitat une intimité, une douce ambiance bercée de rêves secrets.
Réinterprétant continuellement la forme de ses objets des années 70, l’artiste donne à son œuvre une modernité intemporelle et une unicité structurelle et puissante.
Texte © Christine Lavenu 25 /05/2023
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Sources :
La revue de la céramique et du verre, n°145 (dec 2005), n°118.
Revue Atelier et de création n°1 janvier 1974.