A toutes les époques, il y a des femmes qui surprennent par leur audace, leur ténacité et leur persévérance pour s’affirmer dans leur travail artistique ou scientifique.
Comme celles qui ont su tracer leur chemin, Marie Talbot
a laissé son empreinte à la Borne avec une production de grès imagiers, aux émaux de cendres, décorés avec raffinement.
Tout proche de ce village de potiers du Cher, renommée pour la qualité de ses gisements terreux et sa cuisson au bois depuis le XVIIe siècle, c’est à Henrichemont qu’elle est née en avril 1814 sous le nom de Jeanne Brulé, dite Marie Talbot.
Marie a dans son ADN des générations de potiers depuis 1610 avec son ancêtre Hugues Talbot. Elle apprend les gestes du métier auprès de son père Jacques Sébastien.
L'art imagier de Marie Talbot
Influencée par la culture de l’imagerie populaire, l’œuvre de Marie Talbot aborde sous couvert d’utilitaires ( pichets, bouteilles, fontaines, épis de faitage, écritoires, …), les thématiques de la femme allant de la bourgeoise élégante à la paysanne, diablesse ou sorcière, et celle de l’homme en curé, mamelouk ou barbu, portant eux aussi la robe.
Marie explore les positions sociales de la femme de son époque, avec humour peignant parfois le faciès sous des traits d’animaux ou de mégère. Avec une étonnante prouesse technique, Marie Talbot soigne finement le détail du visage et du costume mettant en valeur le corsage, la coiffe et les accessoires éventuels (bijou, sac, foulard …).
La posture droite et rigide, les bras repliés sur le devant de la taille, le regard intense et sérieux, donnent au personnage un caractère fort et affirmé, une présence qui impose le respect mêlant autorité, grâce et coquetterie.
Les pièces souvent anonymes sont signées dès 1837, ‘Fait par moi, Marie Talbot’, ce qui renvoie à la forte personnalité de cette femme, qui n’hésite pas à réaliser son autoportrait plutôt grotesque sur des fontaines ou des bouteilles.
Exposition
A l’occasion du 150e anniversaire de la disparition de Marie Talbot, le musée de la Borne a rendu hommage à l’artiste-potière avec l’exposition Marie Talbot (1814-1874), en réunissant plus de 80 pièces sculptées (du 30 avril au 11 novembre 2024), et a publié une monographie dédiée à l’artiste.
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