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Sophie Combres (1960-2006)


Céramiste française de Saint-Quentin-La-Poterie (Gard)

Fille d’Aline et Loul Combres, Sophie Combres est une enfant bercée par les traditions et le culte de la Terre. 

Après les années passées dans de l’atelier de son père, elle étudie aux Beaux-Arts de Nîmes.
En 1980, elle passe plusieurs mois à la Borne dans l’atelier de Jean Linard

Ses voyages en Afrique lui révèlent des secrets de potier sur la terre polie. 

Depuis 1990, elle s’exprime aussi à travers la peinture en habillant ses vases ovoïdes. 
L’originalité de sa démarche artistique est d’exploiter toute la surface ronde pour imposer avec force et vie le décor pictural. 
L’expression graphique est parfaitement adaptée à la rotondité de ses vases ou de ses pots. Toujours  ovoïdes, les formes rappellent la beauté et la simplicité des poteries méditerranéennes montées au tour.

En tournant la pièce comme tourne la bobine d’un film, l’histoire dessinée se met en mouvement comme au cinéma. Le décor se dévoile avec grâce et légèreté ce qui témoignent du talent de l’artiste tant par la maitrise du geste du potier que par la créativité du peintre. 

Rien n’est laissé au hasard : travaillées par engobes, les couleurs polychromes choisies avec subtilité complètent la chorégraphie de ce ‘tableau 3 D’.

Sophie a des tas d’histoires à raconter ! Et chaque pièce en est un puzzle. Le puzzle de ses rêves !  

Dans son large registre pictural, elle remet au goût du jour l’imagerie fantasque et mystérieuse des légendes mythologiques sur la féminité, les baigneuses de Raoul Dufy ou encore la Danse enivrante de Henri Matisse

Déesses dénudées, nymphes érotiques, ondines au bord des eaux, femmes oiseaux, anges sexués ou coquettes du XXIème siècle telles les héroïnes de Pedro Almodovar…, Elles sont belles, fraiches et éprises de liberté et de sensualité. 

L’amour, encore et toujours l’amour, ..., mis en scène en carnaval céleste.
Car tout près de ses jeunes rondes dansant de folles farandoles rode comme tapi, l’esprit malin de la bête déguisée en loup, taureau ou cygne. 

 ‘Fille de la Terre et du Feu’, l’œuvre de Sophie Combres est à l’image de sa personne, forte, pétillante et rayonnante de joie, malgré la maladie qui l’a emmené prématurément en 2006.  
Sophie Combres
Sophie Combres

Exposées en France et à l’étranger, ses pièces sont présentes dans de nombreuses collections privées. 
Le musée de Saint Quentin La Poterie rend hommage à l’artiste et à son talent en présentant son œuvre au public en  2011-2012. 

Dans l’ouvrage ‘Sophie Combres, les Rondes de Sophie’, l'écrivaine Michèle Gazier a écrit sur les femmes ornant les vases de Sophie :  
 « Qu'elles soient nues ou vêtues, seules ou accompagnées, elles expriment toutes une inaliénable liberté que souligne leur manière d'occuper l'espace. Etrange ballet que celui de ces danseuses, de ces nageuses et autres sirènes, nées de la rotondité de la terre tournée et qui pourtant ne touchent pas terre (...) le corps en quête de plaisir est là simplement offert. 
Et dans l'apesanteur qui est à ces femmes fatales leur espace sans contrainte, leur oxygène pur, elles figurent toutes les positions du plaisir et même davantage, inventant serpentines et divines, des torsions et des contorsions à la recherche de cette jouissance originelle dont on perd le souvenir en naissant.
Les belles de Sophie voisinent plus volontiers avec les bêtes qu'avec les hommes. Peut-être parce que, comme ces animaux que l'artiste cerne d'un trait naïf, elles appartiennent à un imagier hors du temps. Pas de rides, d'outrage des ans sur le corps et le visage de ses femmes. Pas d'âge non plus pour les bêtes qui les frôlent et qui les séduisent comme du temps triomphant de l'Olympe, quand lassées des immortelles déesses, les dieux se transformaient en bêtes cygnes et souvent taureaux - pour abuser de candides jeunes filles aux yeux écarquillés de désir et d'effroi. »
sophie combres signature

Texte © Christine Lavenu
Conformément à l’article L122-5 du Code de propriété intellectuelle, la personne qui reproduit, copie ou publie le contenu protégé doit citer l’auteur et sa source.
(créé le 14/02/2021, maj 28/07/2022)
Sources, pour voir et en savoir plus : 
Journal midi libre du 2011/11/16
La revue de la céramique et du verre, n°76, mai juin 1994
La revue de la céramique et du verre, n°102, septembre octobre 1998
Claude Darras, Sophie Combres La fille de la Terre et du Feu, Les carnets d’Eucharis, numéro 34 – Eté 2012.
Michèle Gazié, Sophie Combres, Les Rondes de Sophie, édité par l’association les Amis de Sophie Combres -2011. 
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