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Valentine Schlegel (1925-2021)  


Céramiste, sculptrice, décoratrice architecturale française 



Née en 1925 à Sète, Valentine Schlegel après avoir participé au championnat de France d’athlétisme universitaire en 1941, suit une formation artistique à l’Ecole des Beaux-Arts de Montpellier en 1942, en une année au lieu de quatre. 

Elle y rencontre la camarguaise Mithé Espelt
Une autre étudiante dans la même école, Frédérique Bourguet, avec qui elle se lie d’amitié. 

Après ses études, Valentine décide de s’installer dans la capitale pour devenir céramiste. Elle rejoint l’atelier de son amie Frédérique de 1945 à 1951, rue Vavin. Ensemble, elles pratiquent les techniques de modelage dans le respect des traditions des céramiques antiques méditerranéennes pour produire des pièces utilitaires (tasse, assiette cruches, …).

En parallèle, de 1947 à 1951, Valentine assiste le peintre décorateur Léon Gischia pour la réalisation d’oriflammes et des costumes pour les premiers festivals d’Avignon. Elle travaille en tant qu’accessoiriste pour son beau-frère (le mari de sa sœur ainée Andrée), Jean Vilar, comédien, metteur en scène et créateur du Festival de théâtre d’Avignon.

En 1950, à Paris, elle commence à tourner la terre. En 1951, elle a un atelier rue Daguerre dans la même rue que son amie sétoise la réalisatrice Agnès Varda, avec qui elle travaillera comme conseillère artistique pour le film ‘La pointe courte’ sortie en 1955. En 1957, Valentine prend un nouvel atelier rue Bezout où elle travaillera avec sa sœur Andrée Vilar. 

 En 1954, Valentine réalise de grandes poteries. En 1955, elle participe à l’exposition ‘Abstraction et poteries usuelles’, à la galerie Roue avec Elisabeth Joulia (avec Jacqueline Lerat ?).

Concernant ses vases en céramiques, ce sont des Oiseaux, Arbres, Arbres à coupes, aux formes tubercules qui renvoient à l’image du biomorphisme végétale, dans un langage proche de celui de Henry Moore et Hans Arp

Valentine Schlegel maîtrise plusieurs techniques pour façonner des objets usuels au forme sculpturale. Avec le cuir, elle crée des sacs et des chaussures et habille des portes et des commodes de ce matériau souple. Avec le bois, elle sculpte des couverts pour la table. Mais pour subvenir à ses besoins, dès 1956 elle enseigne le modelage aux ‘Ateliers des moins de 15 ans‘ du musée des Arts Décoratifs de Paris jusqu’en 1987. 

Elle finit par délaisser peu à peu la céramique pour se consacrer à l’aménagement architectural. 

Dans les années 1960 jusqu’en 2000, avec Fréderic Sichel-Dulong son assistant et ami, Valentine crée pour les particuliers des cheminées sculpturales intégrées à leur espace de vie. 

Aux formes fluides, souples et arrondies, les éléments sont placés au centre ou dans un angle de la pièce principale. Les cheminées s’étendent pour servir d’étagères, de bibliothèques ou d’assises (de banc, de canapé). Le carnet de commande se remplit. Ce sont une centaine de cheminées qui seront créés pour des particuliers et des célébrités comme Jeanne Moreau et Gérard Philippe

On retrouve dans le style des cheminées l’emprunte de la ville natale de Valentine. L’artiste a toujours été inspirée par Sète : le port avec ses pécheurs, les paysages marins, la plage, les voiles et aussi l’art de vivre sétois. Aimant ce mode de vie simple, Valentine se fond dans le décor local en portant la marinière et les vêtements de gardians de Camargue, et se lie d’amitié avec les pêcheurs. Elle collection aussi les couteaux qu’elle expose sur son mur comme des bancs de poissons. 

La plupart des pièces de son œuvre ont été acquises par des américains, et les musées de Syracuse, New-York, Faenza, ….

En 2005, Pierre Staudenmeyer a organisé l’exposition ‘Mouvements modernes’ dans sa galerie parisienne ‘
En septembre 2019, avec le Centre régional d’art contemporain (Crac) de Sète, l’artiste Hélène Bertin organise l’exposition intitulée ‘Tu m’accompagnes à la plage’, rendant hommage à l’œuvre et l’art de vivre sétois de cette grande dame, atteinte aujourd’hui de la maladie d’Alzheimer. 

Cette exposition est dans la continuité de celle qu’elle avait créé en 2017 sous le titre de ‘Cette femme pourrait dormir dans l’eau.’

Texte © Christine Lavenu (publié 15/05/2020)
Sources : 
Marques et signatures de la céramique d'art de la Côte d'Azur. Jean-Claude Martin
La céramique française des années 50, Staudenmeyer Pierre - Editions Norma, 2004. 
Anne Lajoix, L'Âge d'or de Vallauris, Anne Lajoix, Les Éditions de l'amateur, Paris 1995.
Mission céramique, Jean-Jacques et Bénédicte Wattel, Editions Louvre-Victoire, Paris 2013,
Valentine Schlegel, je dors, je travaille, Hélène Bertin, Edition Hélène Bertin et Charles Mazé & Coline Sunier, 2017
Antoine Candau - Mithé Espelt - Editions Odysée, 2020.
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