La rencontre de Jean Lurçat avec la galeriste Jeanne Bucher
(1925-1946) lui permet d’élargir son réseau et de côtoyer
Pablo Picasso,
André Derain,
Georges Braque, …. Ainsi, il exposera ses œuvres tissées aux Etats-Unis et en URSS auprès des grands peintres de l’époque. Sa notoriété grandissant, les manufactures de tapisserie d’Aubusson commencent à réaliser ses créations graphiques.
C’est en 1939 que Jean Lurçat décide avec
Marcel Gromaire
(1892-1971) et
Pierre Dubreuil
(1891-1970) de redonner à vie à la tapisserie en mettant au point une technique de carton moderne numéroté et en réduisant les coloris. Chaque numéro correspond à une couleur de référence, information indispensable les lissiers.
En 1940, il rencontre
Jean Picard Le Doux
(1902-1982) et en 1947
Marc Saint-Saëns
(1903-1979), le trio veut défendre et promouvoir la tapisserie moderne de lisse en France et à l'internationale. Sous l'impulsion de Denise Majorel
qui dirige la galerie parisienne La Demeure,
ensemble, ils créent l'association des peintres-cartonniers de tapisserie (APCT). Dès 1950 jusqu'à sa fermeture, La Demeure va commercialiser les tapisseries d'Aubusson de l'APCT. Jean
Lurçat a su convaincre d'autres artistes de créer des cartons à Aubusson. Parmi les peintres cartonniers, citons Vincent Guignebert, Robert Henry, Jacques Lagrange, Jean Picart Le Doux, Marc Saint-Saens, Robert Vogensky, qui sont présents au vernissage le 25 novembre 1947 de la Galerie France, sous la présidence de Monsieur Georges Salles, Directeur des Musées de France.
Homme engagé et résistant durant la seconde guerre mondiale dans le Lot, à la sortie de la guerre en 1945, Jean Lurçat achète le
château de Saint-Laurent-les-Tours
de Saint-Céret, dans le Lot. Dans ce lieu privilégié au calme, il poursuit ses travaux graphiques jusqu’à la fin de sa vie en 1966. Sa compagne de résistante et seconde épouse
Simone Svelves
(1915-2009) depuis 1956 est à ses côtés. Par la suite, elle fera don du château à l’Etat, qui aujourd’hui abrite le musée de Jean et Simone Lurçat.