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Anne-Marie Kelecom (1961)


Céramiste à la Borne.

« Ce que j’aime, c’est saisir la terre, je deviens son outil. J’aime les pièces que l’on peut poser dans différents sens, c’est une façon de se les approprier. Cela laisse les choses libres, ouvertes. »

Née en 1961 à Arlon (Belgique), Anne-Marie Kelecom s’adonne au dessin et au modelage dès son enfance. Adolescente, elle pratique les arts plastiques à Liège, son intérêt pour le jeu des volumes et le toucher la conduit tout naturellement vers la sculpture. 

A ses dix-huit ans, elle décide de suivre une formation d'infirmière. Grâce aux ateliers thérapeutiques autour de la terre, la jeune femme concilie son désir de travailler la matière avec la nécessité d’aider son prochain. Elle fait un premier voyage au Congo 1982 en tant que stagiaire infirmière.
Tisser un lien entre l’objet, l’activité, la personne et la culture l’amènera plus tard à retourner dans ce pays.

Terre de voyages 
De retour en Belgique, c’est en 1984 qu’elle décide de s’installer en France. 

Elle travaille alors dans une clinique vétérinaire et  participe à des stages autour de l’argile (Matière contact à Lyon, Agdag en Deux Sèvres - INFIP art thérapie à Dijon). 

Après quinze années d’animation d'ateliers terre auprès d’enfants, d’handicapés et d’adultes, à l’âge de quarante ans, elle décide de revenir sur les bancs de l’école pour perfectionner la technique de la poterie. De 2001 à 2003, à mi-temps, elle suit l’enseignement de l’école Centre Argile à Autrey-lès-Gray (Haute- Saône). 
Anne Marie Kelecom
En 2003, un projet avec les beaux-arts de Kinshasa (Congo) l’amène à travailler avec le philosophe historien d’art Célestin Badibanga et le peintre Pierre Bodo sur une œuvre collective, faisant participer les étudiants, les mères potières et les enfants shégués. 

En 2004, elle repart au Congo sur un nouveau projet autour de la statuaire funéraire avec les potières de Nsioni et Boula (région Mayumbe). Elle collabore à la construction d'un four à bois plus écologique avec les ingénieurs d'Utrecht. S’en suivent d’autres installations (en France, Suisse et Allemagne). Ses voyages sont riches de rencontres et d’échanges, elle y croisera Camille Virot, chez qui elle fera deux stages, le premier en raku rouge et noir, le second ‘en marge du raku, métal, verre, béton.’ 

Pendant une dizaine d'années, Anne-Marie consacre ses recherches au raku. 

En 2017, son chemin l’a conduit à la Borne, où elle décide de se poser et d’installer un atelier adossé à la maison. Le grès et la cuisson au bois sont aujourd’hui au cœur de son travail. 

Symbiose du végétal et minéral
L’œuvre d’Anne Marie Kelecom s’inspire des contrastes de matière et de texture émergeant de la nature. Imprégnée par le végétal, l’empreinte minéral et la bizarrerie animalière marine, elle modèle des formes organiques en jouant sur les oppositions de texture entre le corps brut et la surface polie. Des profondeurs océaniques surgissent stromatolithes, arrondis et calcareux. 
Nommées ‘plantes caillou’ ou ‘pierres vivantes’, les lithops sont les seuls végétaux qui résistent à son absence durant ses voyages. Elle en retient leur étrange beauté
Dixit : " Leur forme, comme des architectures, leurs spores à l'aspect minéral, leur efficacité à capter la vie m'enseignaient une forme de
résilience. Je les ai alors développées en toute taille'.
anne marie kelecom
Concernant sa période raku : « C’est un travail de modelage, le colombin est ma technique favorite, je pratique aussi le montage par plaque et l’estampage. J’aime l’application d’engobe, d’enduis et de terres sigillées sur cru. Pour les cuissons, généralement je biscuite en four électrique et je pratique le raku et les enfumages. »
  • Anne marie kelecom

  • Un lieu pour Habiter
    Depuis son arrivée à la Borne, elle consacre une grande partie de son travail à la cuisson au bois et au grès. 
    Après avoir exploré les fonds marins, Anne-Marie Kelecom revient à la surface et s’intéresse actuellement à l’habitat. 
    Enfournées crues, ses pièces de grandes tailles sont structurées de courbes, d’arêtes, de portes ouvertes, de fenêtres suggérant un village presque troglodyte perché au sommet une roche. 
    anne marie kelecom

    Expositions
    L’œuvre d’Anne-Marie Kelecom est présente dans les collections privées. Depuis 2012, les pièces sont acquises par les musées (Shigaraki, château de Pierre de Bresse, musée de la céramique de Lezoux). 
    Clin d'œil à l'architecture
    Parmi les expositions récentes, citons celles de l’été 2022 au Centre contemporain de céramique de la Borne CCCB , et ‘La terra incognita (c'est la terre qui reste à découvrir) au palais Jacques-Cœur (Bourges) avec ses pavés surdimensionnés. 
    anne marie kelecom
    anne marie kelecom

    Eté 2023,  projet de construction d'un four à bois.
    Durant l'été 2023, Anne-Marie Kelecom a commencé à creuser les fondations de son futur four à bois, dans son jardin. Elle le conçoit pour cuire de futures grandes pièces. 
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    Anne Marie Kelecom
    Anne Marie Kelecom la Borne
    anne marie kelecom la borne

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  • Nous remercions Madame Anne-Marie Kelecom pour ses accueils sympathiques et chaleureux.

    Texte & Photos © Christine Lavenu, (c 26/08/2022, maj 20/08/2023)
    Conformément à l’article L122-5 du Code de propriété intellectuelle, la personne qui reproduit, copie ou publie le contenu protégé doit citer l’auteur et sa source.

    Sources :
    Entretiens à l'atelier avec Anne-Marie Kelecom 4 juillet 2022, 15 août 2023, aout 2024
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