Après avoir quitté l’armée, il s’implique pendant trois années dans un projet de construction au Congo français, qui sera concurrencé par un projet rival belge dirigé par
Harry Alis. Les différents entre les deux hommes conduisent à un duel en 1895. Si Alfred le Chatelier en sort vainqueur, il perd son influence dans la politique coloniale et quitte le Congo pour Paris en 1896.
Cette même année, il épouse Marie Émilie Charlotte Langlois
(1858-1930), dont la fortune lui permet de fonder près de Versailles, l’Atelier de Glatigny, spécialisé dans la céramique de grès, la porcelaine de haute qualité et la verrerie.
L’atelier de Glatigny a eu une existence brève (1897-1902) mais très ambitieuse. Les céramistes de cet atelier sont tous restés anonymes. En 1901, le critique Henri Cazalis
(alias Jean Lahor) compare l'atelier aux plus grands noms de l'époque : Dammouse, Delaherche, Chaplet, Hoentschel, etc.
Les recherches de Glatigny dans le domaine de la chimie sous alors réputées pour le grès flammé et la porcelaine. Dès 1898, Siegfried Bing
achète les vases de Glatigny pour sa galerie "L'Art Nouveau".
Le Musée des Arts Déco viendra y acheter des pièces pour sa collection. Après une courte mais intense période de création, Le Chatelier quittera son activité ayant obtenu de nouvelles responsabilités institutionnelles, en tant que professeur de sociologie islamique au Collège de France de 1902 à 1925.
Reste une œuvre céramique de qualité, souvent méconnue.
Texte Christine Lavenu
Sources : Conférence de Paul Arthur "Alfred Le Chatelier et l'atelier de Glatigny", Revue de la Société des Amis du Musée National de Céramique, 2017, Sèvres.