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Philippe Dubuc (1947-) 


Céramiste français 

La céramique est l’art du temps. 
Celui qui maitrise l’alchimie des émaux et les caprices du feu a fait preuve de sagesse, de patience et de persévérance. 
Ses œuvres parlent d’elles-mêmes, faut-il pour cela que le spectateur prenne le temps de les observer en silence. 

Comme René Ben-Lisa, Daniel de Montmollin, Marc Uzan ou encore Claude Champy, Philippe Dubuc fait partie de ces grands artistes passionnés d’émail qui, dans son atelier, travaille en silence le contact avec sa Terre intérieure. 
Potier, sculpteur, peintre et coloriste, il poursuit toujours et encore son propre chemin en quête de beauté et de sensualité.

Les bas-reliefs, sculptures en ronde-bosse, coupes et autres carreaux décoratifs qu'elle produit jusqu'à la fin des années 40, aidées par les commandes du décorateur Jacques Adnet, sont gras, hauts en couleurs et font appel au monde du rêve, du cirque ou encore de la Bible.
Né en 1947 à Clamart, dès son enfance, Philippe Dubuc est passionné par le dessin et la peinture. Pourtant, à Paris, il s’oriente dans les études de droit et de sciences économiques. En 1970, il découvre la poterie dans une Maison des Jeunes et de la Culture. 

C’est plus qu’un coup de cœur ! C’est une révélation :  « Toucher pour la première fois la terre, c’est revenir aux origines du monde ! ».

Changement de cap, Philippe décide de tracer sa route. Pendant trois années, à Paris, il se forme à la céramique au contact d’Akira Tomimoto, fils d'un grand potier japonais. Cependant pour vivre, il exerce des petits boulots, enquêteur, peintre en bâtiment … 
En 1978, Akira repart au Japon, laissant son atelier ‘Cheval à l'Envers’ à Philippe, qui y enseignera la céramique.

En 1982, avec sa femme et ses deux enfants, Philippe crée son propre atelier dans une laiterie en Eure-et-Loir. 

Lors d’un séminaire, il découvre l’américain Paul Soldner : « Je l’ai vu jouer en confiance avec la terre, en confiance avec les pinceaux. ». 
Cette rencontre influencera ses futurs travaux vers une céramique de peintre abstrait. 

Si la forme est volontairement pure (vase, pot, plat carré …), c’est pour laisser librement s’exprimer la couverte des émaux qui sont appliqués au pinceau : 
« Je passe de moins en moins de temps à faire mes pots, de plus en plus de temps à discuter avec eux. » 
philippe dubuc
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Philippe Dubuc

Philippe joue du pinceau et de la couleur comme un musicien joue avec les notes sur son piano. Il est à la l’écoute d’une émotion faisant écho aux mouvements et aux couleurs de la Nature, qu'il aime tant. Il faut trouver l’accord inattendu qui renvoie à cette musique intérieure. Aussi, Philippe n’hésite pas appliquer plusieurs couches d’émaux et à cuire et recuire. A l’alchimie du feu sur la terre se joint la touche du hasard : « J’aime cette incertitude où l’inattendu peut me rendre heureux. »
Pour ses plats carrés souvent comparés à des tableaux, si certains évoquent la caresse du geste et le mouvement musical, ils en oublient peut-être le sentiment qui s’y dégage : celui du cycle du temps avec les saisons qui passent comme un hiver neigeux sous les nuages, un printemps de pommiers en fleurs, un été trop chaud et sec, un automne capricieux tantôt venteux tantôt pluvieux ruisselant sur des pierres entachées de mousses. 

Proche d’une calligraphie orientale, son écriture raconte des histoires magiques et mystérieuses, « des contes de la lune et de la pluie », avec une poétique japonaise, imagée comme celle des ‘Rêves’ d’Akira Kurosawa, où ‘Sous le soleil après la pluie’, l’enfant transgresse l’interdit en observant le mariage des renards dans la forêt.  

Vidéo Septembre 1995 - Galerie Terraviva

Les pièces de Philippe Dubuc se regardent en silence. Vivantes et rythmées de sons colorés, elles se faufilent secrètement dans le jardin intime du spectateur.
En 2011, une monographie intitulée « Compositions harmoniques » est éditée par Les Ateliers d’Art. 

Connu et reconnu, Philippe Dubuc expose dans les grandes galeries d'Europe. Il est aussi présent dans les grands musées spécialisés et les grandes collections publiques et privées. 

L'artiste est actuellement dans un nouvel aboutissement de son travail après avoir découvert un minéral spécial ressemblant à des bulles de savon et des grappes de raisin.
Texte © Christine Lavenu (maj 12 avril 2021)
Sources
La revue de la céramique et du verre, n°117, mars avril 2001
La revue de la céramique et du verre, n°61, novembre décembre 1991
La revue de la céramique et du verre, n°35, juillet aout 1987
Pascale Nobécourt, Gaetane Fiona Girard, Philippe Dubuc Compositions harmoniques, Ateliers d’Art, 2011
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