Anne Dangar suit des études d’art à la Julian Ashton Sydney Art School de 1914 à 1920, et enseigne dans ce même établissement de 1920 à 1925.
De 1926 à 1928, elle voyage en Europe. A Paris, elle suit les cours du peintre Louis Roger
et les cours de poterie d’Henri Bernierà Vioflay.
Elle rencontre le critique et peintre cubiste André Lhote, dont elle suit l’enseignement à l’Académie Lhote à Montparnasse et à Mirmande dans la Drome durant l’été.
De retour en 1929 à Sydney, elle fonde une école indépendante où elle transmet les idées de Lhote.
A la suite de la lecture de l’ouvrage du peintre cubisteAlbert Gleizes‘La peinture et ses lois’, elle remet en question la conception de Lhote.
Elle revient à Paris pour suivre l’enseignement de Gleizes.
Avec son épouseJuliette Roche, Albert Gleizes avait créé en 1927 le groupe d’artistesMoly-Sabataà Sablons en Isère. L’idée est de permettre à des artistes formés à la ville de redécouvrir ‘la terre’ et d’échapper à la ‘commercialisation de l’esprit et de la création artistique’. Cette communauté se consacre au renouvellement de la culture en liaison avec l’artisanat, sur le principe de la simplicité et du savoir-faire ancestral manuel.
Anne Dangar - Exposition 2017 - Musée de Valence, photo C.Lavenu
Elle rejoint le phalanstère Moly-Sabata en 1930 et y restera jusqu’à la fin de sa vie en 1951, en fervente défenseure de la philosophie artistique, religieuse et sociale d’A.Gleizes.
En accord avec les idées de son ami sur l’artisanat et le retour à la terre, elle abandonne la peinture et se consacre pleinement à la poterie et à l’enseignement artistique.
Anne se familiarise à la terre vernissée au contact des potiers de la région et notamment à la poterie des Chals (Roussillon), auprès Jean-Marie Paquaud
(dite Père Paquaud, employé de la poterie en 1930 puis propriétaire en 1955), avec qui elle continuera de collaborer les années suivantes.
Elle parfait aussi son enseignement céramique durant une année à la PoterieClovis Nicolasà St Désirat en Ardèche, puis en 1932 à la PoterieBertà Roussillon, en Isère.
Son travail de faïence est inspiré de l’enseignement cubique de Gleizes, avec des décors de motifs géométriques mêlés au thème de l’art chrétien primitif et celtique et de l’iconographie traditionnelle de la région.
Elle partage son temps entre l’enseignement des techniques d’artisanat d’art délivré aux enfants du village, la production utilitaire dans la tradition locale et une œuvre artistique plus personnelle de cubisme rustique.
En 1947, le père de l'abbaye Sainte Marie de la Pierre-qui-Vire
passe commande d'une vaisselle pour ses messes : un bénitier, une fontaine, une paire de burettes, deux vases et un pot. Anne offrira des pièces supplémentaires, et communiquera avec le père.
Quelques mois plus tard, elle quitte sa religion anglicane et se convertit au catholicisme.
Ancien pensionnaire de l'institution bénédictine fondée en 1850 dans l'Yonne, Dom Angelico Surchamp
séjourne à Moly Sabata durant l'été 1947. Passionné de cubisme, le jeune disciples a sans doute contribué à la conception du décor avec Anne. En 1951, il fonde les Editions Zodiaque
et publie la correspondance de Anne Dangar et du père.
Son style influencera de jeunes céramiques commeJean Tessierà Villenauxe, Jacqueline Leratà La Borne etGeneviève de Cissey, qui prend plus tard sa suite à Moly-Sabata.
Les travaux de Geneviève Dalban
(élève de l'austrialienne) et sa fille Aguilberte
s'inscrivent aussi dans l'héritage d'Albert Gleizes et d'Anne Dangar, et c'est tout naturellement qu'elles collaborent à leur tour avec la poterie du Chals jusque dans les années 90 ( avec J.M Paquaud et Jean-Jacques Dubernard, successeur propriétaire de la poterie).
L'œuvre de Anne Dangar est exposée entre autres dans la Galerie nationale d'Australie, au Powerhouse Museum à Sydney, au Musée d'art moderne de la ville de Paris, à la Fondation Albert Gleizes à Paris, au Musée des beaux-arts de Lyon et de Valence ainsi qu'au musée national de Sèvres.
Le musée de Valence a consacré une exposition temporaire à Anne Dangar en 2016 et 2017.
En 2020, le musée du Hiéron (71) a acquis trois pièces en terre vernissée de l'artiste, destinées à l'abbaye Sainte-Marie de la Pierre-qui-Vire.
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