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Thiébaut Chagué (1959)


Céramiste et sculpteur sur terre français .


"Je puise dans la matière originelle l’énergie vitale qui fait de l’argile dans sa transformation par le feu le vecteur du temps dans l’histoire de l’Homme." 

Citation extraite de l'ouvrage 'Itinérance' de Thibaut Chagué.

Pour le potier, tout commence avec la terre, l’eau, l’air et le feu. Symboles de la création de l’univers, ces quatre éléments gouvernent le monde des Arts du Feu et celui de Thiébaut Chagué

Tel un hommage à la puissance des forces tectoniques, l’artiste-alchimiste sculpte des grès chamottés en laissant apparaitre des déformations comme les fissures et les déchirures originelles de notre monde.

Prenant source dans la nuit des temps, son œuvre fait écho aux mystères de l’origine de la vie et aux mythes ancestraux. Il replace le rôle de l’artiste dans la société moderne avec ses sculptures géantes qui nous interrogent sur le sens de la Vie.

Comme un voyage dans le temps et les civilisations, ses pièces qui témoignent de l’héritage du culte de la main, sont le reflet remixé des techniques des potiers des quatre continents. 

Intemporelles, elles ne peuvent que nous émouvoir en nous liant à nos racines et nous interrogeant sur notre futur !   

De 1976 à 1981, Thiébaut Chagué s’est formé à la céramique dans  divers ateliers en France, en Belgique chez Pierre Culot et en Angleterre chez Richard Batterham et Michael Cardew. Il a complété sa compréhension de l'art céramique par des séjours en  Afrique et en Asie ( Corée). 

Pourtant, c’est Michael Cardew, artiste et artisan emblématique du mouvement ‘Craft’ Britannique, qui l’a le plus influencé pour ses valeurs éthiques : nécessité de réhabiliter le travail fait par la main dans un environnement libre et proche de la nature afin de  retrouver les premiers gestes manuelles et le sens sacré de l’Art primitif, qui alimentent la créativité de l’artiste . 

C’est dans cette démarche, de retour en France en 1981, que Thiébaut Chagué s’installe dans de Val de Loire, puis en 1984, dans le village de Taintrux, au pied du massif encore sauvage des Vosges. 

Il y construit un grand four à bois, qui permet de cuire 2 fois par an l’ensemble de pièces.

Grand et barbu, l'homme est discret et solitaire dans son atelier entouré de prairies et de montagnes. Au fil des années, son travail de l’usage du contenant laisse place à la sculpture au grand format. 
Thiebaut Chague
thiebaut chague
Ses pièces géantes nécessitent une cuisson en plein air. Au nom évocateur, elles s’intitulent ‘Sanctuaire éphémère’, ‘La Soif et la Source’, ‘Ventre de la Terre’ ou encore ‘Gémeaux, les Termitières’ que décrit Thiébaut : « Située dans les Gorges de la Siagne à Callian, d’une hauteur de cinq mètres et surmontée de chapeaux de cristal, la sculpture se place dans la verticalité et guide le regard de la terre vers le ciel. Les pieds sur terre, la tête tournée vers le ciel voici l’Homme, il est face au mystère de la création et cherche le sens de la Vie. »

A de nombreuses reprises, le travail de Thiébaut Chagué est récompensé dans les expositions internationales. Ses pièces entrent dans les collections publiques : 
  • France : Musée d’Art Contemporain, Dunkerque ; Musée municipal, Saint-Dié ; Ville de Saint-Dié des Vosges ; Conseil Général des Vosges ; Conseil Général des Vosges ; Musée Bernard Palissy, La Capelle Biron ; Hôtel Matignon ; Musée des Arts Décoratifs, Paris ; Fonds National d’Art Contemporain ; La Piscine” Musée d’Art et d’Industrie André Diligent, Roubaix
  • Belgique : Ministère de la Culture francophone et Musée du Cinquantenaire Bruxelles ; Musée universitaire, Louvain-la-Neuve.
  • Angleterre : Victoria&Albert Museum, Londres
  • Suisse : Musée Max Laeuger ; Lörrach
  • USA : Renwick Gallery, Washington D.C

Thierry Chague

Texte @Christine Lavenu (publié 09/09/2021)
Sources
La revue de la céramique et du verre n°239 - juillet août 2021
Itinérance Thiébaut Chagué, edition invenit, 2013
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