C’est en Corrèze, dans la poterie de Meyssac qu’il découvre les secrets de la cuisson au four à bois. A Gardanne, à la Tuilerie Bossy, c’est la cuisson dans les grands fours à charbon, et la tradition locale de la fabrication des pots en argile. A Uzès, dans l’atelier des
Pichon
il apprend la précision du geste de décorateur en réalisant des Moustiers, des corbeilles tressées. Dans cette région provençale, sa rencontre avec le peintre suisse Charles Barraud
renforce son idée d’indépendance et de liberté de vie, dans l’esprit de mai 1968.
Dans la poterie de la Brague
à Plascassier chez les Russman, Paul Badié apprécie le respect et l’esprit d’équipe de ses compagnons de travail Alain Bresson, Jacques Massard. Chez les Foucard-Jourdan
à Vallauris, il se confronte aux tourneurs renommés de la fameuse cité de Picasso.
En 1974 il décide de créer son propre atelier indépendant à Tourette sur Loup. Puis de nouveau, il part à Vaison la Romaine chez Benoit Blanc, puis Blauzac chez le couple Le Blauzac.
A Paris, il refuse la proposition de Claude Sechoy
des grès du Marais pour collaborer avec les industriels. Il veut rester libre, indépendant et exigeant dans la finition de son travail. C’est en Bretagne, le long de la Côte Sauvage qu’il trouve l’inspiration pour les céladons (émaux de Yang). C’est l’époque de la porcelaine, si délicate, et la recherche des émaux Yin : ‘couvertes tendres, aux fines craquelures et aux couleurs nuancées.’